Salon Made In France :<br> le savoir-faire français a le vent en poupe !

Salon Made In France :
le savoir-faire français a le vent en poupe !

21 novembre 2022
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La 10ème édition du salon Made in France s’est déroulée du 10 au 13 novembre 2022 au Parc des expositions de la Porte de Versailles. Un rendez-vous incontournable pour rendre hommage au « fabriqué français », immanquable pour FCBA.

10 ans déjà ! 

L’édition 2022 du MIF avait une saveur bien particulière puisqu’elle célébrait le 10ème anniversaire du salon. Depuis son lancement en 2012, qui avait rassemblé 70 exposants et 15000 visiteurs, son rayonnement n’a cessé de s’intensifier au fil des années. Pour preuve, cette édition spéciale a accueilli 830 exposants et reçu plus de 100 000 visiteurs. Le MIF est une incroyable vitrine du savoir-faire français et ce pour un grand nombre de secteurs allant de la gastronomie aux cosmétiques, en passant par l’enfance, le sport, les loisirs, la high-tech ou encore la maison, la décoration, les accessoires et la mode. Et parlons-en de la mode ! Sur le salon, Le Slip Français proposait aux visiteurs de découvrir l’usine textile du futur. Dans un espace de 1400 m2, la marque bleu, blanc, rouge a recréé une usine textile éphémère, 100% made in France, à l’aide de plusieurs de ses partenaires industriels. L’occasion de déambuler au milieu de 25 machines et 80 opérateurs en blouse bleue pour découvrir les ressorts de l’industrie textile et tout le potentiel des productions locales.

 

Pyrenex, une marque emblématique

Créée en 1859, l’entreprise familiale Pyrenex, spécialisée dans le travail de la plume, figure parmi les marques françaises de textile les plus prestigieuses. Présente sur le salon, nous sommes allés à la rencontre d’Eric Bacheré, Directeur Général de l’enseigne.

« Notre histoire dure depuis plus de 160 ans. Depuis le début, nous travaillons la plume qui est un matériau upcyclé avant l’heure, donc très moderne dans l’approche environnementale. Notre entreprise se structure autour de 3 activités : la plume, qui permet de fournir de la matière première aux deux autres activités, mais aussi d’approvisionner des fabricants dans le monde entier, des doudounes, qui portent l’image de la marque et qui sont très prisées en France - mais aussi à l’international, en particulier au Japon qui est notre premier marché international - et enfin l’activité literie, couettes et oreillers, avec une distribution dans 600 à 700 points de vente en France » explique Eric Bacheré.

 

D’où viennent les plumes de Pyrenex ?

« Principalement du sud-ouest de la France qui est la plus grande région d’élevage en Europe. Ce sont des plumes de qualité, issues d’élevages de canards magnifiques. On s’approvisionne également en Vendée qui est aussi une grande région d’élevage. Nos plumes affichent une grande performance », précise le Directeur Général.

Exposant pour la première fois sur le salon, Eric Bacheré se dit ravi de cette expérience et enthousiaste quant à l’avenir du made in France. Il raconte : « on a été conviés à plusieurs reprises mais c’est la première fois que l’on succombe à l’invitation de la région Nouvelle-Aquitaine et de l’association des Entreprises du Patrimoine Vivant (EPV) dont nous sommes labellisés depuis mai 2020. Je trouve ça extraordinaire et génial de voir la diversité de savoir-faire français à travers beaucoup de PME. C’est assez rassurant car dans les médias, on entend beaucoup que la France souffre de son industrie et de son savoir-faire, et sur ce salon, on se dit qu’on a une richesse extraordinaire. J’ai un ressenti très positif ».

La collaboration entre Pyrenex et FCBA

« On travaille avec FCBA sur le fond technique de « Belle Literie ». Cette caution de la part de spécialistes comme FCBA est un plus. Cela amène le client à avoir une grande confiance en nous et à être capable d’investir dans des produits français, qui sont certes un peu plus chers que des produits importés, mais qui sont faits dans de bonnes conditions », se réjouit Mr. Bacheré.

Le Made in France vu par Pyrenex

  • Garantir la qualité 

« Chez Pyrenex, l’accent est mis sur la maitrise de la qualité. C’est un investissement depuis 25-30 ans. Dans le textile, on était déjà les premiers à être certifiés ISO 9001, ISO 14001 et ça, ça nous permet de bien maitriser toute notre production, d’aller vers le zéro défaut et d’être très efficaces ».

  • Des engagements environnementaux 

« On travaille sur l’aspect environnemental depuis le début des années 2000 déjà. On a pris de vrais engagements : on a une politique RSE et un projet de développement durable basé sur l’upcycling de la plume. Cette matière, issue d’un déchet de l’industrie agroalimentaire n’a pas d’impact environnemental, et nous, on l’ennoblit pour en faire une matière extraordinaire. On a également travaillé sur notre manufacture pour faire des économies d’énergie. En quelques années, on a diminué de plus de 30% notre consommation d’électricité et de gaz et de 50% notre consommation d’eau ».

  • Des produits durables 

« Nos produits sont durables dans le temps, et plus un produit est durable, moins son empreinte environnementale est importante. Nos couettes durent plus de 20 ans et on travaille aussi beaucoup sur la réparation de nos produits. Même si on a peu de SAV, on répare aussi bien les doudounes que la literie pour prolonger leur durée de vie ».

  • Des produits recyclables et réparables 

« Il y a maintenant Éco-mobilier qui prend en compte toute la récupération de nos couettes et oreillers. Nos produits sont recyclables facilement : le coton est récupérable, la plume peut être recyclée et réutilisée, sans oublier qu’elle est biodégradable ».

  • Une démarche sociétale 

« On a beaucoup avancé sur le savoir-faire produit et sur une façon de produire plus moderne avec beaucoup d’implication de nos équipes, ainsi qu'une organisation qui est sortie de l’aspect pyramidal pour ramener les décisions du quotidien au niveau des équipes. On essaye d’avancer en rééquilibrant le savoir-faire centenaire et des techniques de management et de production qui nous permettent d’être plus réactifs ».

 

Gautier : fabricant français depuis toujours

Gautier est une entreprise familiale française implantée en Vendée depuis plus de 60 ans. Aujourd’hui, elle emploie 750 personnes et réalise 120 millions d'€ de chiffre d’affaires par an. Habitué du salon, Pierre-Emmanuel Berthault, Directeur Qualité Sécurité Environnement du Groupe Gautier, nous donne ses impressions sur cette édition : « C’est notre 9ème participation et nous adorons ce salon car nous sommes en lien direct avec les consommateurs. Nous défendons le Made in France depuis toujours car nous sommes parmi les derniers fabricants de meubles en France ».


  • Est-ce compliqué de fabriquer français ?

« Oui, parce que les contraintes sont supérieures à celles des pays lointains mais nous avons toujours su nous adapter. La délocalisation n’a jamais fait partie de notre politique. Il nous arrive de faire produire des meubles en-dehors de la France, mais il s’agit uniquement de savoir-faire que nous ne maîtrisons pas. Par exemple, toutes nos chaises sont fabriquées en Europe pace que ce n’est pas notre métier et qu’il reste peu d’industriels de la chaise en France. Mais elles sont conformes à nos designs, fabriquées pour nous par des fournisseurs que nous avons validés. Dans nos catalogues, plus de 80% de l’offre est fabriquée en France », explique Pierre-Emmanuel Berthault.

  • Les enjeux du Made in France vus par Gautier 

« Le défi du secteur du meuble est de réussir la transition écologique et la décarbonation tout en gardant de la compétitivité. Il faut trouver le juste équilibre. Le Groupe Gautier est complètement engagé sur ces thématiques. L’environnement est depuis longtemps l’une de nos préoccupations : nous pratiquons l’éco-conception depuis 2002, le premier produit certifié NF Environnement remonte à 2004 et notre système de management environnemental est certifié ISO 14001 depuis 2006. Depuis plus de 20 ans, nous construisons une politique d’amélioration de nos impacts sur l’environnement. Notre industrie aura toujours des impacts, mais il faut minimiser ce qui peut l’être »,  détaille le responsable QSE du Groupe.

Il poursuit : « depuis un an et demi, notre engagement RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) va un peu plus loin. Nous avons notamment obtenu en mai 2022 le label RSE LUCIE 26000. Ce label fait suite à une évaluation qui a mis en lumière les points positifs à valoriser et ceux qui méritent d’être plus développés par des actions concrètes et nous a fait mettre en place un plan d’engagement sur 3 ans. Notre bilan carbone a été entièrement mis à jour et nous travaillons également à la définition de notre plan de décarbonation ».

  • Donner une seconde vie aux produits d’ameublement 

« Aujourd’hui, la grande tendance est la réparabilité et il est important que nous puissions apporter des solutions par nous-mêmes ou par des réseaux de réparateurs. C’est aussi réfléchir à diminuer, voire supprimer, la quincaillerie, avoir des assemblages plus simples, les standardiser pour faciliter la réparation d’un meuble 10 ans après son achat. De nombreux défis restent à relever pour faire durer le produit le plus longtemps possible. Aujourd’hui, l’électro-ménager dispose d’un indice de réparabilité, on peut imaginer que dans 5-10 ans le mobilier aura le sien » (Pierre-Emmanuel Berthault).

  • La certification PEFC 

Gautier a aussi la particularité de fabriquer ses propres panneaux avec du bois français. Le responsable QSE du Groupe raconte : « chez Gautier, nous sommes entrés dans un système d’économie circulaire. Pour nous, dans le bois, rien ne se perd. Nos panneaux sont fabriqués à 50% avec du bois noble (moitié bois de la forêt, moitié sciures) et 50% avec du bois recyclé, dont des Déchets d'Éléments d'Ameublement (DEA), issus de la filière de recyclage des vieux meubles. Ainsi, la boucle est bouclée ! De plus, depuis toujours, toutes nos chutes en interne nous servent à chauffer nos bâtiments, et le surplus est broyé pour fabriquer des panneaux ».


Les panneaux produits par le Groupe Gautier sont certifiés PEFC, une certification qui garantit la gestion durable des forêts. Autrement dit, c’est apporter des garanties de pratiques durables visant à favoriser l’équilibre entre les dimensions environnementales, sociétales et économiques de la forêt. Si la majorité des forêts françaises sont certifiées, ce n’est pas le cas partout à travers le monde (seulement 10 à 15% de la forêt mondiale est certifiée). Pour qu’un meuble soit certifié PEFC, une marque d’ameublement doit pouvoir prouver que chaque maillon de la chaine de fabrication est certifié, depuis la forêt où est extrait le bois, jusqu’au moment où le meuble est finalisé. La certification PEFC peut être délivrée par FCBA. « Dans un premier temps, on va lister tous les fournisseurs et on va regarder s’ils sont certifiés ou pas et vérifier les origines de tous ces approvisionnements. Puis, on va analyser tous les composants du meuble en bois et on va, par exemple, faire un calcul de manière à voir quel est le pourcentage de matière certifiée dans le produit et le répercuter sur le meuble. Si le produit a un taux de matière certifiée supérieur à 70%, il peut être estampillé PEFC », détaille Pierre Corlosquet, responsable de la marque NF Ameublement chez FCBA.

Également certifiés NF Environnement Ameublement et OFG, le Groupe Gautier travaille depuis de nombreuses années avec l’Institut Technologique FCBA. « Toutes nos certifications apportent de la crédibilité à notre démarche afin de ne pas rester uniquement sur de l’auto-déclaratif », explique Pierre-Emmanuel Berthault.

  • Zoom sur la marque OFG 

 OFG, Origine France Garantie, est une certification apposée sur des produits de nombreux secteurs comme l’agroalimentaire, l’électroménager, le textile et bien entendu, l’ameublement. Pour obtenir la certification OFG, un produit doit respecter 2 critères communs à tous les secteurs d’activité :

  • Au minimum 50% du prix de revient unitaire du produit doit être acquis en France
  • Les caractéristiques essentielles du produit doivent être acquises en France

À ces 2 critères fondamentaux et au respect du cahier des charges de la certification appelé « référentiel socle », des annexes sectorielles propres à chaque domaine peuvent s’ajouter. Pour l’ameublement, les étapes de sciage / perçage des profilés et panneaux, assemblage / montage et conditionnement pour les produits montés, le sciage / perçage des profilés et panneaux et le conditionnement pour les produits en kit, doivent être réalisées en France pour que le produit puisse être certifié.

« La valeur ajoutée de la certification, c’est que ce n'est pas une auto-évaluation, c’est certifié par un organisme indépendant qui vient vérifier la véracité des preuves », affirme Pierre Corlosquet.

  • Quelle différence entre OFG et NF Ameublement ?

Notre expert FCBA clarifie la chose : « OFG certifie l’origine du produit et NF Ameublement sa qualité en termes de sécurité, résistance et durabilité ».

 

Le Made In France, simple effet de mode ou véritable engouement ?

Marivine et Benjamin sont venus sur le salon à titre professionnel. Leur métier consiste à dénicher des marques qu’ils mettront en avant dans des pop-up stores, kiosques ou boutiques éphémères dans de grands centres commerciaux. Ils nous donnent leurs impressions sur le salon : « On recherche toujours de nouvelles marques et c’est riche ici, on découvre de nouveaux concepts, il y a plein d’enseignes qu’on ne connaissait pas et qui montrent toute la richesse du savoir-faire français ».

Et du côté des consommateurs ? « Ils sont attentifs au Made In France, ils sont prêts à payer plus, ils veulent plus de produits de qualité. Dans le textile par exemple, ils préfèrent acheter une ou deux pièces de qualité plus chères que de mass market, quitte à renouveler moins souvent leur garde-robe et à la rafistoler. Et d’ailleurs ici, on voit qu’il y a la demande mais aussi l’offre, dans tous les secteurs », poursuivent les professionnels.

Un avis partagé, mais nuancé, par Pierre Corlosquet, responsable de la marque NF Ameublement chez FCBA. « Les successions de crises et les difficultés d’approvisionnement qu’elles ont engendrés, ont créé un recentrage sur le marché français. On a l’impression que le consommateur est à la recherche de produits plus locaux. Néanmoins, le fait de vouloir acheter principalement en France ne s’adresse pas à tout le monde. La limite du made in France, c’est le portefeuille. Quoi que l’on fasse, il y a un surcoût d’environ 10 à 15%. Cependant, c’est un gage de qualité des produits, sans oublier qu’en achetant français, on sauve nos emplois. C’est un acte citoyen ! », conclut-il.

 

Autrice : Céline 

Agence de communication : Crea Nostra 
creanostra.fr
contact@creanostra.fr

 

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Céline
Auteur de cet article : Céline

Journaliste biosourcée

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