Nous avons toutes et tous notre propre définition du confort et pourtant… Du côté de la chambre, il semblerait que nous partagions des critères communs pour estimer celui d’un matelas. Le confort serait-il donc qualifiable et quantifiable ? On a mené l’enquête au pays de Morphée.
Avant de parler de confort, penchons-nous sur la certification CTB Literie. Comme son nom l’indique, celle-ci concerne les matelas, sommiers fixes et articulés (électriques), dosserets (têtes de lit) et articles de literie comme les oreillers et les couettes. À travers elle, le FCBA garantit la sécurité, la qualité et la durabilité des produits.
Pour en savoir plus : La certification CTB literie
Pour ce faire, l’Institut réalise plusieurs essais sur les composants et les matières ainsi que sur les produits finis. « On va par exemple reproduire la pression exercée par une personne qui se retourne à plusieurs reprises en utilisant un rouleau de 140kg pendant 30 000 cycles pour simuler le vieillissement du matelas » explique David Verdot, responsable de la marque CTB Literie chez FCBA. Toutes les matières qui entrent dans la composition des produits de literie sont re-testées tous les 3 ans. Cela permet d’avoir une double sécurité, en plus des essais sur les produits finis. Par ailleurs, sur la majorité des produits, la dimension est aussi vérifiée et validée par l’Institut.
Prise de mesures AVANT et APRÈS vieillissement
Vieillissement de matelas - 30.000 cycles avec un rouleau de 140kg
Pour en savoir plus : Essais de durabilité du matelas
Créée en 2010, la certification CTB Literie ne prenait pas en compte la notion de confort des produits. Cela peut paraitre paradoxal pour une certification de literie d’excellence. « En 2015, on me disait que le confort était quelque chose de subjectif et que ce serait compliqué de trouver des méthodes d’essai » raconte M. Verdot. En creusant le sujet, ce-dernier s’aperçoit toutefois qu’au-delà de la subjectivité, les critères définissant le confort étaient bien concrets : répartition de pression, échanges thermiques, respirabilité, évapotranspiration, alignement de la colonne vertébrale, occlusion des capillaires sanguins… Le confort perçu résulte de multiples facteurs propres au produit, mais il est aussi lié à la morphologie des utilisateurs et à leur position de couchage. Même si le ressenti est subjectif et que les préférences sont propres à chacun, les facteurs sont bien concrets.
Dans un premier temps, la caractérisation du confort « mécanique », articulé sur l’accueil et le soutien d’un matelas, a été la piste privilégiée par CTB literie, c’est d’ailleurs ce qui est le plus mis en avant par les distributeurs et les fabricants.
En effet, quand nous choisissons un matelas, deux aspects sont souvent jugés :
- Le confort d’accueil : il correspond à la première impression de l'utilisateur lorsqu'il s'allonge sur le matelas. Il est offert par les couches en surface du matelas.
- Le confort de soutien : il correspond à la sensation d’avoir un maintien et la colonne vertébrale bien alignée. Il est assuré par la zone centrale du matelas appelée âme ou coeur.
Le confort de soutien est apporté par l’âme du matelas, et c’est justement l’âme du matelas qui détermine l’essai de durabilité de la certification CTB literie. Dans la mesure où tous les matelas certifiés CTB literie sont évalués selon des essais normalisés, il est donc logique de privilégier avant tout l’exploitation des rapports d’essais existants. Ainsi, les industriels certifiés CTB seraient donc potentiellement en mesure de caractériser le confort de soutien de leurs matelas.
Pour étayer ses arguments, le FCBA s’est alors lancé dans une expérimentation, en 2019, sur une sélection de matelas des fabricants CTB literie. « Nous disposions d’une nappe de pression équipée de capteurs permettant de mesurer et d’enregistrer la pression exercée » explique l’expert. Placée sur un matelas, elle a permis de cartographier les différentes zones de pression exercées par le poids d’un corps allongé dessus. Pour obtenir des mesures représentatives de 90% de la population française, 2 positions de sommeil (allongé sur le dos et couché sur le côté) ont été testées par 3 personnes de morphologies différentes en termes de poids et de taille (nous avons pris les 5e, 50e et 95e percentiles). L’analyse de différentes valeurs (pressions excessives, répartition d’intervalles de pression, etc.), corrélée avec le ressenti des testeurs, a permis de cartographier la répartition de pression d’une soixantaine de matelas.
Nappe de pression
Comparaison des pressions – DOS versus COTÉ
Poursuivant ses tests sur les matelas dans le cadre de la certification CTB Literie, l’Institut constate qu’il y a une corrélation entre le confort ressenti lorsque l’on s’allonge sur un matelas et certaines valeurs mesurées dans le cadre des essais de la norme EN-1957. Derrière ce nom de code, se cache l’essai principal utilisé pour mesurer la durabilité des matelas, en analysant notamment les variations de dureté et de perte d’épaisseur. Dans le cadre de cette étude visant à montrer la similitude entre les valeurs mesurées en laboratoire et le confort ressenti, ce sont les valeurs d’enfoncement à 50N de dureté initiale et l’indice de fermeté Hs qui ont attiré l’attention des experts. L’utilisation de la nappe de pression a été déterminante car elle a permis de confirmer ou d’écarter telle ou telle piste. En d’autres termes, la méthode de mesure recherchée n’était pas l’utilisation systématique d’une nappe de pression, car ce genre de matériel et sa mise en œuvre n’est pas, à ce jour, facilement déployable chez les fabricants pour caractériser le confort de tous leurs matelas. Son utilisation ne peut, pour le moment, qu’être ponctuelle, afin de valider une méthode qui elle, est utilisée à grande échelle.
L‘année 2020 a été consacrée au regroupement de la masse des données recueillies, complétées par la composition des matelas, les caractéristiques des matières, etc. En septembre 2021, les conclusions tombent. Certaines mesures du rapport d’essai de la norme EN-1957 permettent donc bien d’établir le confort de soutien des matelas. « Le meilleur indicateur pour caractériser le confort de soutien d’un matelas nous semble être la dureté mesurée selon la EN-1957 » explique David Verdot, avant d’ajouter, « en revanche, ce n’est qu’une partie du confort car celui-ci englobe aussi des critères de chaleur, d’humidité, etc. », des critères qui feront sans doute l’objet d’études passionnantes au fil des prochaines années.
À travers la certification CTB Literie, le confort de soutien initial des matelas est mesuré mais il l’est aussi après un vieillissement de 30 000 cycles pour garantir sa durabilité dans le temps. « Après les tests, la variation de la fermeté doit toujours être inférieure à 18%. Acheter un matelas certifié CTB Literie, c’est être assuré de la pérennité de son confort de soutien (un matelas ferme restera ferme, un matelas souple restera souple). C’est très important car il n’y a rien de plus navrant que de choisir son matelas en magasin et de constater que le soutien a évolué dans le temps ! » précise le responsable de la marque.
Le dernier référentiel intègre donc désormais, une nouvelle caractéristique certifiée : la stabilité du confort !
Certains titulaires de la marque CTB Literie se sont également intéressés de près au confort de leurs produits. C’est le cas d’André Renault, spécialiste français de la literie haut de gamme qui s’attache à proposer à chacun de ses clients le matelas le plus adapté à ses besoins et ses envies. Laurent Dechamps, Responsable Qualité, Santé, Sécurité et Environnement de la marque raconte : « le confort est quelque chose qui nous intéresse beaucoup. Nous avons même acheté une machine qui permet de mesurer le confort comme celle de l’Institut FCBA. Il s’agit d’une machine équipée d’un capteur qui mesure la hauteur de pénétration dans le matelas ainsi que la pression du matelas. Les valeurs relevées nous permettent de mesurer le confort, à la fois d’accueil et de soutien. Nous avons donc réalisé des relevés de mesures sur nos matelas de la marque pour développer un ChatBot disponible sur notre site afin d’orienter les clients vers le matelas le plus adapté à leurs besoins ». En effet, sur cet outil en ligne, il suffit de répondre à différentes questions concernant sa façon de dormir, sa morphologie, si l’on a tendance à transpirer la nuit, si l’on souffre de troubles du sommeil (maux de dos, jambes lourdes, etc.) pour se voir conseiller un, deux ou trois matelas fait pour soi. « Par exemple, pour quelqu’un qui transpire beaucoup, on conseillera plutôt un matelas en latex qui permet de mieux ventiler et évacuer l’humidité » précise M. Dechamps.
Capture d’écran du ChatBox mis en place par André Renault
Les valeurs mesurées par les fabricants comme André Renault « permettent de déterminer un indice sur l’accueil et le soutien de chaque matelas. Il s’agit d’une note de 1 à 10 (1 étant un niveau de fermeté très dur, 10 très souple) que nous gardons en interne. Cette note est propre à notre marque et nous sert ensuite à orienter les clients vers le matelas adapté » explique M. Dechamps.
Mais alors, pourrions-nous imaginer un indice de confort sur tous les matelas d’ici quelques années ? Affaire à suivre…
Autrice : Céline
Agence de communication : Crea Nostra
creanostra.fr
contact@creanostra.fr
Commentaires (2)
il y a 11 mois
Article très intéressant ! Vaste question que cette notion de confort... Pas si personnel que ça finalement ;)
il y a 1 an