Idéobain 2022 :<br> la salle de bain de demain

Idéobain 2022 :
la salle de bain de demain

20 octobre 2022
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L’édition 2022 du salon Idéobain s’est déroulée du 3 au 6 octobre à Paris. L’occasion pour FCBA de s’entretenir avec ses titulaires présents, de faire le point sur la certification NF Ameublement et de découvrir les tendances du secteur. Enfilez vos peignoirs, c’est parti !

 

À la rencontre de BURGBAD, titulaire NF Ameublement

En 2022, Idéobain a repris ses quartiers Porte de Versailles, après quelques années passées au Parc des expositions Paris Nord Villepinte. Une excellente nouvelle pour Brice Nastorg, Directeur commercial France de la marque Burgbad, titulaire de la marque de certification NF Ameublement exposant sur le salon, avec lequel nous avons eu le plaisir d’échanger. Interview.

Pouvez-vous nous présenter Burgbad ?

« Burgbad est un groupe franco-allemand qui dispose de 4 usines : 1 en France et 3 en Allemagne. L’histoire a débuté en 1946 dans une menuiserie. Le propriétaire fabriquait des pièces d’assemblage pour jouets, puis des moulins à café et des tables à tapisser avant de s’orienter en 1966 vers le mobilier de salle de bain. Depuis, l’entreprise est devenue l’un des leaders du marché du mobilier de salle de bain montée en Europe ».

 

Quel est l’ADN de la marque ?

« L’entreprise est animée par beaucoup de mots-clés tels que la qualité, le design, la fonctionnalité et l’efficience opérationnelle. Le design est un point capital car on dessine tous nos produits. On est une entreprise très intégrée, c’est à dire qu’on ne fait pas que de l’assemblage de pièces que l’on achète. On crée, on fabrique et on développe nos pièces. On a, dans nos différentes usines, des capacités de laquage, de plaquage, de revêtements en PVC ou PET. On achète aussi, dans nos usines sœurs du groupe Eczacibasi - auquel appartient Burgbad -, de la céramique ou du carrelage pour les plans que l’on pose sur nos meubles ».

Vous vous revendiquez « 1er fabricant de meubles de salle de bain climatiquement neutres ». Pouvez-vous nous en dire plus ?

« Nous avons entrepris une démarche environnementale depuis bien longtemps déjà. Il y a une véritable volonté de l’entreprise de réduire l’empreinte carbone de notre production. On a eu notre premier logo Climat neutral en 2016. Nous avons commencé par la traçabilité des bois qui construisent nos meubles en se faisant labelliser PEFC. On a aussi développé nos propres stratégies qui ne sont pas forcément labellisées et tous les 2 ans, on édite un rapport de développement durable dans lequel on expose les actions que l’on a mises en place. Par exemple, sur le site de Nogent-le-Roi, depuis 2012, on a développé des technologies de laques dites « hydro » - c’est-à-dire sans solvant -, sans rejet de CO2 dans l’environnement. On était quasiment les premiers à essayer cette technologie-là en Europe.

Pour être climatiquement neutres, on compense ce qu’on ne peut pas réduire via différentes actions. Par exemple ici, sur le stand, on ne distribue aucun papier, on ne donne pas de goodies, on scanne le badge de chaque client qui vient à notre rencontre et à chaque badge scanné, on plante un arbre en France pour lui via une action que l’on a montée avec Reforest'Action ».


Que pensez-vous de votre collaboration avec FCBA ?

« Ça fait très longtemps qu’on travaille avec FCBA, c’est une relation à laquelle on est très attachés. Elle nous permet de nous tester, de vérifier que l’on est toujours dans l’état de l’art en termes de qualité et de résistance de nos produits. Avec FCBA, on progresse dans nos stratégies qualité et de maintien de cette qualité. La certification NF Ameublement nous permet à nous, quand on est face à des donneurs d’ordres, de leur assurer que nos produits sont de qualité et qu’ils peuvent y aller les yeux fermés. FCBA nous permet de nous challenger, de pouvoir nous corriger et nous re positionner sur la bonne voie quand c’est nécessaire ! ».

 

À la rencontre de KOHLER, titulaire NF Ameublement

À notre grande surprise et pour notre plus grand plaisir, nous avons croisé dans les allées du salon Lorenz Giannoni, DG de la marque Sanijura, Président du groupe Kohler et titulaire depuis de très nombreuses années.

Pouvez-vous nous présenter Kohler ?

« Kohler est le numéro 1 mondial du secteur des bainistes. On détient plusieurs marques, notamment Jacob Delafon et Sanijura qui est très spécialisée en meubles de salle de bain. On produit majoritairement dans le Jura, tout près de la frontière suisse, des meubles en mélaminé, en laqué, et on a une activité en plaquage et en massif en sous-traitance. On fabrique essentiellement à la commande, nous n’avons pas de politique de stock ». Lorsqu’on lui demande quelles sont les valeurs du groupe, il répond sans hésitation « l’audace, l’authenticité et la qualité ! ».

Si M. Giannoni n’est pas venu exposer sur le salon, il n’était pas question pour lui de rater cette édition : « je suis là par curiosité, pour faire un peu de veille concurrentielle, me tenir informé des tendances stylistiques, et plus globalement des tendances qui émergent ». 

Quels sont les enjeux du marché de la salle de bain pour les années à venir ?

« il y a un vrai besoin de travailler la réassurance du consommateur. Aujourd’hui, il y a une prise de conscience due à l’effet Covid. Les gens ont envie de favoriser l’achat local, écoresponsable. Malheureusement, en réalité, on veut bien acheter local mais il ne faut pas que la différence de prix soit trop marquée par rapport aux produits d’importation. Et plus généralement, il y a le RSE, une politique environnementale et sociétale qui suppose une refonte organisationnelle. Certains ont déjà commencé leur mutation, d’autres sont en plein questionnement, ça c’est un enjeu fort ».

Les certifications peuvent-elles accompagner ces mutations ? 

« Vous prêchez un convaincu sur la certification ! » répond le spécialiste, avant de poursuivre, « Mon interrogation porte aujourd’hui sur la visibilité de la certification NF. Qu’est-ce que le consommateur comprend à travers la certification NF ? Je pense que cette lecture n’est pas évidente pour plusieurs raisons. La première est que l’on communique assez peu dessus. FCBA le fait, mais les marques doivent porter cette certification également. Seulement, le souci avec le secteur de la salle de bain, est que l’on achète des produits pour de la longue durée, il ne s’agit pas de produits de consommation que l’on va changer tous les 2 ans, ce qui permettrait de voir et revoir souvent cette certification. La deuxième barrière, c’est la distribution. Chez Sanijura, nous sommes plutôt orientés sur de la distribution traditionnelle, type grossistes sanitaires, et ils n’en font pas non plus un argument de rassurance pour le consommateur. Je pense que l’outil est bon, que la nécessité est établie car on sait aujourd’hui que si l’on veut rassurer le consommateur, il faut lui prouver par des tests que nos produits sont durables, mais il y a encore cette barrière de la communication et d’appropriation de la certification tout au long de la chaîne de distribution. Se contenter d’avoir l’estampille NF ne suffit pas ».

Selon M. Giannoni, pour la rendre plus accessible, « il faut banaliser ce qu’est le NF et en quoi c‘est important pour le consommateur. Il faut leur expliquer quelle est la spécificité du NF sur le meuble. Il faut plus de pédagogie et une banalisation de l’information. Le premier point, c’est la communication et c’est ce qui nous manque le plus. Le gros enjeu est là. Entendre qu’on peut ouvrir tant de fois un tiroir ça ne parle pas, il faut trouver le langage qui séduise les acheteurs ».

 

Entretien avec notre expert FCBA

Après avoir recueilli les propos de M. Nastorg et de M. Giannoni, c’est tout naturellement que nous nous sommes entretenus avec Frédéric Cochet, responsable de la marque NF Ameublement activités cuisine et salle de bains chez FCBA, également présent sur le salon. Nous en avons profité pour parler plus en détails de la certification, du métier d’auditeur et des enjeux du secteur.

Pouvez-vous nous expliquer, en quelques mots, en quoi consiste la certification ?

Une certification signifie qu’il y a une réglementation très encadrée derrière le produit, et que tout ce qui est annoncé a été vérifié, à la différence d’un label qui annonce des choses pour lesquelles il n’y a pas d’obligation de vérification. La certification NF est une démarche volontaire de la part des industriels. Ils peuvent venir nous voir parce qu’ils ont un besoin, du marché, des promoteurs, des sanitaristes, des distributeurs, mais ça peut être aussi un challenge. Cela permet de se jauger par rapport à la concurrence, par rapport à un niveau de marché, et de vérifier que l’on est toujours performant quel que soit le type de modèle ou de processus mis en œuvre. La marque NF, ce ne sont pas que des tests, c’est aussi analyser un produit par rapport à un référentiel bâti par des industriels, des associations de consommateurs et des centres techniques. Le niveau d’exigence est défini par rapport à la majorité des titulaires.

Quels sont les critères de ce référentiel ?

Il y en a beaucoup ! La marque NF, c’est la sécurité et la performance avant tout, auxquelles on peut ajouter d’autres critères en fonction des marchés. On va simuler des choses, par exemple, pour les meubles de salle de bain, on va simuler quelqu’un qui monte sur le tiroir ou qui chute, glisse et se rattrape sur le vertical de la façade. On charge aussi le tiroir et on teste une ouverture brutale pour vérifier qu’il ne tombe pas sur les pieds. Tout ça, c’est pour la sécurité. Après, il y a des critères de performance. Il y a 2 évaluations possibles dans la performance : mécanique et finition. La mécanique, c’est le nombre d’ouvertures et de fermetures des tiroirs par exemple. On se base sur les charges d’usage que l’on amplifie avant d’ouvrir et fermer de nombreuses fois le tiroir pour voir si le mécanisme fonctionne toujours. Quant aux finitions, les tests permettent de vérifier la durabilité des façades, qu’elles ne se tâchent pas, qu’elles ne marquent pas, qu'elles ne s’usent pas. À cela s’ajoutent des critères qui sont propres à chaque certification NF. Pour la salle de bain, ce sont des critères esthétiques ou de réglages, ainsi que certains critères comme l’information du consommateur : Comment bien monter son meuble ? Comment bien l’utiliser ?, etc. »

Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste le métier d’auditeur ?

On va auditer au minimum une fois par an les industriels sur leur site de production pour vérifier que ce qui a été testé est conforme à ce qui est toujours en production. Mais c’est une surveillance annuelle car entre les audits, on vérifie ce que fait l’entreprise pour lever les écarts. On est également informés de toute modification (problèmes d’approvisionnement, améliorations de produits, évolutions réglementaires qui imposent un changement de fournisseur ou de matière…) ayant un impact sur la conformité du produit. Nous avons des liaisons avec les industriels de façon permanente !

Que pensez-vous de l’avis de M. Giannoni sur les enjeux du secteur mais aussi sur l’accessibilité et la visibilité de la certification NF Ameublement ?

Comme le critère sécuritaire est un prérequis et que la performance l’est quasiment aussi, ce qui fait la différence aujourd’hui, c’est la responsabilité sociale et environnementale. C’est quelque chose qui est beaucoup demandé de la part des prescripteurs, mais aussi des industriels qui sentent qu’il y a un véritable tournant qui est en train de s’opérer. Au-delà de la demande, c’est un vrai bénéfice de se challenger, de remettre en question certaines pratiques internes au-delà même des attentes. Comme le disaient M. Nastorg et M. Giannoni, les industriels font beaucoup de choses mais la valorisation manque encore aujourd’hui.

C’est en réflexion chez FCBA de rendre ces certifications plus accessibles ?

Il y a un énorme chantier qui a déjà été réalisé et qui est évidemment perfectible. Le secteur de la salle de bain ne se limite pas aux prescripteurs, il y a tellement de marchés qu’il faut se demander lequel cibler en priorité : les prescripteurs, les sanitaristes, les particuliers, ça fait beaucoup de marchés, les attentes ne sont pas les mêmes et il nous faut trouver aujourd’hui un discours clair pour chacun.

Les tendances repérées sur le salon Idéobain

Côté tendances, nos 3 intervenants sont d'accord : Les clients veulent des produits fonctionnels, facile à poser et qui génèrent peu de SAV. En termes de finition, exit la tendance des laques brillantes, c’est désormais le mat qui a la cote. Quant aux coloris, le blanc immaculé est détrôné par la couleur, mais pas n’importe laquelle. Pas de teintes trop prononcées ou criardes, mais plutôt des tonalités pastel, plus douces, plus naturelles. Pour les robinets et les accessoires, l’or et le noir étaient prédominants sur l’ensemble des stands des exposants.

 

Enfin, pour les matériaux, ces dernières années ont marqué l’avènement du bois qui revient très fort au travers de tous types de matériaux : mélaminé, PVC, PET, plaquage bois, etc. en version naturelle, foncée ou claire, lisse ou striée. Bref, il était partout sur le salon et autant dire que FCBA était ravi de voir ça !

 

Autrice : Céline 

Agence de communication : Crea Nostra 
creanostra.fr
contact@creanostra.fr

 

 

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Céline
Auteur de cet article : Céline

Journaliste biosourcée

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