Ils grimpent, griffent, sautent, se cachent : les chats font subir quotidiennement à nos meubles toute une batterie de tests dignes de ceux réalisés par FCBA. On s’est alors demandé comment bien choisir ses meubles et aménager son espace de vie pour une cohabitation pérenne et en toute sécurité entre nos boules de poils… et notre mobilier.
Il est certain que nous n’avons pas les mêmes envies que nos amis à 4 pattes en termes de décoration et d’aménagement intérieur. Seulement, en vivant sous le même toit, il est important de prendre en compte leurs attentes pour limiter les dégâts.
Agencer son espace de vie en prenant en compte les besoins du maître et de son félin, cela porte un nom : la catification. En effet, si les meubles imposants ont tendance à étouffer une petite pièce, qu’il n’est pas très esthétique de laisser les portes d’un buffet ouvertes ou d’installer un griffoir sur l’angle d’un meuble télé, pour nos amis les chats, ces détails ont une importance capitale. Hugues Martinat, comportementaliste pour chat, formateur en comportement du chat et fondateur d’Équilicat.com décrit l’aménagement idéal pour nos fidèles compagnons. « Dans le salon, installer une bibliothèque à casiers en forme d’escalier pour que le chat puisse monter dessus car il a besoin de se mettre hauteur pour avoir une forme de prévisibilité sur son environnement ». Et plus c’est haut, plus il aime. Si le meuble ou la bibliothèque monte jusqu’au plafond et qu’il peut y accéder, il ira s’y percher sans hésitation. « Souvent, les gens s’arrêtent à 1m50 et le souci, c’est que c’est à la portée de l’humain, or, le chat a besoin de s’isoler des sollicitations et des caresses non désirées à une hauteur non accessible à l’humain », ajoute le spécialiste.
« Le chat aime aussi beaucoup se cacher, pour se sentir en sécurité et choisir à quel moment avoir des interactions avec ses colocataires, ce qui évite de nombreux conflits de comportement » poursuit Hugues Martinat. C’est un fait, les chats apprécient de rentrer dans les placards et armoires, pour se réfugier le temps d’une sieste bien méritée. Le comportementaliste conseille donc de toujours leur laisser un petit passage (de la taille d’une tête de chat) en ne fermant pas complètement les portes.
On l’a bien compris, cohabiter, c’est faire quelques concessions et aménager des petits coins douillets pour son fidèle compagnon. Seulement, nos étagères et tiroirs ne risquent-ils pas de s’affaisser ou de tomber après 15h à 17h de siestes quotidiennes ? Qu’en est-il des bonds et atterrissages pas toujours très contrôlés ? Et bien sûr, des séances de manucures-griffures sur le canapé ? Pour tenter de répondre à ces questions, nous avons interrogé nos spécialistes.
Pour décerner les certifications aux entreprises des secteurs bois et ameublement qui les sollicitent, les experts de l’Institut Technologique FCBA réalisent de nombreux tests dans leurs laboratoires. Leur objectif ? Garantir des produits sûrs, sains, solides et durables répondant aux normes françaises et européennes, et même au-delà. Pour ce faire, de nombreux paramètres répartis en 4 grandes catégories d’essais sont analysés : mécaniques, finitions, matériaux et feu, selon un référentiel propre à chaque produit.
« Sur une bibliothèque, une commode ou une armoire, on va tout d’abord vérifier que l’on ne puisse pas se blesser avec les éléments que l’on va toucher à l’usage quotidien pour écarter tous les risques de coupures ou de pincements » explique François Wilquin, Chargé d’Essais chez FCBA.
Pour analyser la stabilité du meuble, la résistance au chargement est également testée. Comment ? « On place uniformément des charges de 1kg sur l’ensemble de la surface ou du tiroir. Naturellement, plus la surface ou le tiroir est grand, plus on va déposer de charges. Par exemple, sur une commode de 100cm de large composée de 3 tiroirs, on va disposer entre 15 et 25 kg par tiroir » poursuit Mr. Wilquin. Les experts s’appuient également sur des cas d’usage de la vie courante. Les experts vérifient notamment qu’en déposant une charge sur le bord d’un meuble celui-ci ne flanche pas d’un côté. Il s’assurent aussi qu’il ne bascule pas si l’on s’assoit dessus, si l’on s’appuie sur un tiroir ouvert ou que l’on se rattrape dessus en cas de glissade. Autant dire qu’il y a potentiellement de quoi créer un nid douillet pour son chat sans avoir à s’inquiéter de se retrouver avec le meuble ou le tiroir sur les pieds.
Du côté des finitions, les essais servent à évaluer la résistance aux rayures, aux tâches, à la lumière et à l’abrasion pour que le meuble reste en bon état au fil du temps. « Par exemple pour les tâches, en France on va réaliser des tests avec du vin rouge alors qu’en Allemagne ce sera avec de la bière. Selon la catégorie de meuble, les essais vont être différents : sur une table, on va tester du vin, sur un bureau, du thé ou du café chaud, dans la salle de bain, de l’eau de javel ou de l’éosine » raconte Pierre Corlosquet, Responsable de la marque NF Ameublement chez FCBA.
Pour les rayures, « on applique différentes pressions sur le revêtement à l’aide d’une pointe et on regarde à partir de quelle force la rayure est visible. Cet essai à l’usage représente le frottement exercé par les boutons des manches d’une veste de costume sur un bureau » détaille Nathalie Serrant, Responsable de l’équipe essais chez FCBA. Et qu’en est-il des fauteuils et canapés sur lesquels ils aiment particulièrement se défouler ? « Les revêtements de fauteuils ou de canapés n’apprécient pas toujours les griffes des chats. En effet, ces dernières peuvent provoquer des dégâts irréversibles (trous dans les textiles, fils arrachés, rayures avec changement de couleur sur les cuirs lorsque la couleur de la finition est différente de celle de la peau). Les essais réalisés actuellement sur les revêtements à usage humain devraient être plus poussés ou adaptés pour assurer leur résistance à l’usage de nos amis les chats aux griffes acérées », poursuit la spécialiste.
En revanche, pour les essais de fatigue dynamique et statique qui mesurent la perte d’épaisseur et de dureté des mousses des assises via un grand nombre de compressions avec une charge de 75 kg, ou une compression prolongée avec une charge de 35kg, c’est validé ! Si les canapés certifiés résistent à tant de charges, il n’y a pas de raison pour qu’ils ne supportent pas les passages, les atterrissages et les siestes prolongées d’un chat de 5 kilos. Du moins, on l’espère !
Du côté des vernis, les métaux lourds sont interdits pour prétendre à l’obtention de la certification NF Ameublement. Une bonne nouvelle pour nos boules de poils. Hugues Martinat, comportementaliste pour chat, met d’ailleurs en garde les usagers contre les meubles de mauvaise qualité : « si le chat fait ses griffes sur un meuble couvert d’un vernis toxique, il peut potentiellement, au moment de sa toilette, ingérer des substances nocives ».
Essais mécaniques : https://youtu.be/Ci0Y_694rnw
Essais matériaux : https://youtu.be/sCOtgZ-oTMY
La France compte plus de 15 millions de chats domestiques, soit environ 1 chat pour 5 habitants. Avec une statistique pareille, il serait grand temps de prendre en considération les goûts de nos colocataires en matière de mobilier. Et il semblerait que les meubles en bois leur plaisent particulièrement. « Ce matériau les attire car il accroche bien, et plus il est naturel, plus ils l’aiment ! » lance le comportementaliste. Pour éviter toute détérioration, Hugues Martinat suggère aux fabricants d’étudier de nouveaux concepts de meubles adaptés aussi bien aux humains qu’aux chats : « pourquoi ne pas penser à installer des scratch le long d’un pan de meuble ou d’une bibliothèque qui permettrait d’installer un panneau en sisal ou en carton ? »
Par ailleurs, le chat a besoin de marquer son environnement en déposant son odeur sur le mobilier environnant. « Les fabricants pourraient placer des revêtements différents à hauteur de chat sur lesquels ils pourraient se frotter ». Et pourquoi pas même penser à insérer des hamacs ou des niches sur certaines étagères ou compartiment dans une bibliothèque... ?
Pour l’instant, aucune demande de certification de la part de fabricants de mobilier pour chat n’a été déposée, mais sait-on jamais ! Nos experts FCBA ont donc imaginé le référentiel et les tests qui pourraient être réalisés sur du mobilier pour chat, en particulier sur le traditionnel arbre qui fait fureur auprès de la gent féline :
Si une demande se présentait, nos experts sont prêts et ne manquent pas d’idées pour assurer la sécurité des chats… et de leurs maîtres !
Autrice : Céline
Agence de communication : Crea Nostra
creanostra.fr
contact@creanostra.fr
Commentaires (1)
il y a 2 ans
Bravo pour cet article très intéressant !