Conjoncture incertaine, refuge vers la qualité ?

Conjoncture incertaine, refuge vers la qualité ?

16 décembre 2024
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Sur les marchés financiers, dans un climat incertain, les investisseurs vendent les actifs risqués pour acheter des actifs plus sûrs. Ce phénomène pourrait-il s’observer en dehors des marchés financiers ? Et si les acheteurs de mobiliers domestiques réservaient aussi leurs achats à des meubles de qualité en période de conjoncture incertaine ?  Pour discuter de cette hypothèse, nous avons échangé avec Haroun Ba, manager de l'équipe Évaluation et Certification des produits d'ameublement de FCBA.

Avant de rejoindre l’équipe certification, Haroun Ba a exercé les fonctions de responsable des études économiques à FCBA et d’économiste à la Direction générale du Trésor. 

Il nous explique que sur les marchés financiers, il existe un phénomène appelé « Flight to quality » (littéralement, « fuite vers la qualité ») : Dans une situation de crise, les investisseurs cherchent rapidement à vendre leurs actifs qu’ils jugent risqués pour en acheter d’autres plus sûrs. Ces actifs refuges sont l’or, les devises refuges, les obligations d’État, ou encore les biens immobiliers situés dans des zones attractives ou stables.

Les consommateurs face à une conjoncture incertaine

Le secteur de l'ameublement n’est pas épargné par la période d’instabilités économique, sociale et géopolitique que la France et l’Europe traversent. Après la pandémie de COVID-19, l’inflation des matières premières, les ruptures dans les chaînes d'approvisionnement et des crises géopolitiques comme la guerre en Ukraine, le marché de l’ameublement est confronté à de nombreux défis.

« Le secteur du mobilier domestique accuse un contrecoup, après de belles années de hausse de l’activité post-COVID. Le secteur de l’ameublement dans son ensemble devrait enregistrer une baisse significative de l’activité en 2024 (environ -10 %) (1). Pour l’année prochaine, de nombreuses incertitudes continuent de peser sur le secteur, même avec une inflation moins forte. », confie Haroun Ba.

Il poursuit : « Aujourd’hui, l’orientation de la politique économique de la France manque de lisibilité. Et avec l'élection de Donald Trump, on ne sait pas quelle ampleur aura la guerre commerciale... Est-ce que les chaînes d'approvisionnement vont à nouveau se tendre ? Est-ce que l'inflation va repartir à la hausse ? Est-ce que le bâtiment va se relever ? … Il est utile de rappeler que le bâtiment explique environ un tiers de la croissance de l'ameublement ! Dans ce contexte, les entreprises freinent les recrutements et les investissements. Le marché du travail se retourne. Les consommateurs font des prévisions très prudentes sur leurs futurs revenus. Donc s’ils ont besoin d'acheter un meuble, ils vont être très précautionneux. »

Par arbitrage, les consommateurs pourraient se tourner davantage vers des meubles de qualité. « Là où je fais une hypothèse, c’est que, pour les biens durables (meubles, électroménager), les consommateurs vont davantage s’orienter vers des produits qui vont durer plus longtemps.», explique Haroun Ba.

Haroun Ba, sur le stand FCBA, au salon EspritMeuble

Acheter moins mais acheter mieux

La recherche de la qualité va de pair avec une volonté de préserver son pouvoir d’achat sur la durée. Loin de se laisser séduire par les prix bas des meubles de mauvaise qualité, de plus en plus de consommateurs font le choix d’acheter moins, mais mieux. Un meuble de qualité, bien conçu, durable, constitue un investissement sur le long terme. Il permet d’éviter des dépenses répétées liées à des achats moins durables.

C’est là qu’intervient la certification, qui est « la caution la plus élevée pour garantir une  durabilité accrue des produits », nous explique Haroun Ba, en sa qualité de manager de l'Équipe Évaluation et Certification des produits d'ameublement à l’Institut technologique FCBA.

Dans un marché avec asymétrie d’information, c’est-à-dire où l’acheteur et le fabricant n’ont pas le même niveau d’information, elle est aussi un moyen de rassurer l’acheteur sur la qualité du meuble.

Les meubles durables semblent avoir tous les atouts pour convaincre le consommateur ! D’autant plus que, selon Haroun Ba, les meubles durables ne sont pas toujours plus onéreux. « De manière générale, les produits certifiés sont plus chers - car d’une qualité plus exigeante -, mais ce n'est pas une vérité absolue. Parmi les entreprises titulaires de la certification, il y a certes des produits de très haute gamme, d’autres dans la moyenne. Leur point commun est leur conformité aux exigences sur la durabilité ou encore la sécurité des produits.»

Choisir la qualité pour investir dans une seconde vie du produit

Dans une économie où les biens ne sont pas jetés mais réutilisés, l’achat d’un meuble de qualité permet aussi de s’assurer qu’il pourra être réemployé en fin vie.

« Les meubles certifiés sont plus solides et fiables. Ils respectent les normes liées à la sécurité, à la performance. Donc demain, dans une économie circulaire, on a quand même beaucoup plus de facilité à vendre un meuble qui est déjà certifié et respecte les normes françaises et européennes », explique Haroun Ba.

La recherche de durabilité : une valeur

Plus qu’un avantage économique, la durabilité est aussi une valeur présente chez de plus en plus de consommateurs, qui sont conscients de l’impact environnemental de leurs achats. L’écologie devient un critère essentiel dans les choix d’achat, non seulement en raison de la montée des préoccupations liées au changement climatique, mais aussi à cause de la prise de conscience collective concernant la surconsommation et la production de masse.

Du côté des fabricants : la qualité, un facteur de différenciation

Dans un environnement économique incertain, où les coûts de production augmentent et où l’inflation des matières premières pèse sur les marges des entreprises, la recherche de la qualité apparaît également comme un levier stratégique. Car les meubles de qualité permettent de maintenir des prix plus élevés, justifiés par leur durabilité et leur valeur perçue.

Cette situation pousse aussi les fabricants à rationaliser leurs processus, à innover pour rendre leurs produits plus durables et moins consommateurs de ressources, plus éco-conçus. Au-delà de la simple recherche de profit, c'est une manière de construire une offre différenciée et de fidéliser une clientèle de plus en plus exigeante.

Pourrions-nous donc tirer du positif de cette conjoncture incertaine et orienter les comportements d'achat des consommateurs vers plus de qualité et de durabilité, autrement dit vers une « économie de la qualité » ? La réponse est entre leurs mains.

En tout cas, nous félicitons nos titulaires de marques de certification qui continuent à s’engager pour la qualité et la durabilité de leurs meubles.

A bientôt pour un prochain article,

Aurélie


Agence de communication : Crea Nostra
creanostra.fr
contact@creanostra.fr

 

(1) Baisse de la production industrielle en volume, acquis d’octobre 2024 par rapport à 2023 (source Insee, calcul Haroun Ba)

 


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Aurélie
Auteur de cet article : Aurélie

Journaliste pour l'agence Créa Nostra

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