Depuis 2009, des travaux sont menés en France pour imaginer et concevoir le dispositif d'affichage environnemental de produits d'ameublement. Le principe ? Afficher les performances environnementales, quantitatives, des meubles domestiques. Pour cela, sous l'égide de l'ADEME, le groupe de travail GT7 a œuvré à l'expérimentation puis la rédaction de règles spécifiques aux produits d'ameublement. En 2017, l'outil d'évaluation environnementale Eco-Meuble sera mis à disposition des entreprises d'ameublement pour calculer l'impact environnemental d'un meuble. En parallèle, une expérimentation auprès de consommateurs et avec des industriels volontaires mettra en lumière le chemin qui reste à parcourir pour que l'affichage environnemental puisse devenir un outil d'aide à la consommation et à la conception de produits d'ameublement.
Le socle technique regroupe l'ensemble des outils nécessaires pour calculer l'impact environnemental d'un produit de grande consommation, dénommé affichage environnemental. Le socle technique regroupe trois outils :
Depuis 2009, sous l'égide de l'ADEME, le groupe de travail national GT7 a partagé des résultats d'études, expérimenté puis rédigé des règles sectorielles consignées dans 4 référentiels validés :
Dans ces référentiels, sont définis les unités fonctionnelles des produits considérés (la fonction assurée par les meubles), les indicateurs d'impacts environnementaux retenus qu'il faut quantifier (effet de serre, eutrophisation des eaux, acidification... Et surtout ces documents listent les données nécessaires pour réaliser des calculs : des données spécifiques (propres à l'entreprise), des données semi-spécifiques (proposées par défaut) et génériques (à utiliser pour tous).
La base de données IMPACTS® a été élaborée par l'ADEME après une large consultation des parties prenantes pour identifier les besoins techniques. Il s'agit aujourd'hui de la base officielle support à l'affichage environnemental. A ce jour, près de 900 procédés sont référencés sur l'ensemble du cycle de vie. On y trouve notamment les informations d'impacts environnementaux de la production de matériaux, de production et de consommation d'énergie, de mise en forme des matériaux, de transport, de traitement des déchets en fin de vie, etc.
L'outil Eco-Meuble (www.eco-meuble.fr) a été développé par FCBA avec le soutien technique et financier de l'ADEME. Il couvre actuellement un périmètre de 12 produits (mobilier meublant, siège rembourré et literie) et des entreprises volontaires le testent au premier semestre 2017 pour avoir un premier retour d'expérience. Cet outil utilise la base de données IMPACTS® et permet à une entreprise de modéliser l'impact environnemental de son meuble en saisissant des données collectées en interne.
Fin 2017, le secteur de l'ameublement bénéficiera d'un socle technique complet avec 3 outils disponibles. Bien sûr il reste encore des points à travailler pour que n'importe quel produit d'ameublement puisse à terme être évalué selon les règles de l'affichage environnemental.
Pour compléter le socle technique, le groupe de travail Format d'Affichage, piloté par le Commissariat Général au Développement Durable (CGDD), a proposé en plusieurs étapes des formats d'affichage. Pour compléter ce travail, des entreprises volontaires de l'ameublement ont testé plusieurs formats d'étiquettes à travers deux enquêtes web en 2016.
13 entreprises volontaires ont participé à cette enquête fin 2016 pour définir des formats d'étiquette respectant les règles du CGDD. Plus de 2900 répondants ont voté pour l'étiquette préférée parmi 4 options :
1 – un format de type « étiquette énergie » pour faire écho à ce que les consommateurs peuvent trouver sur les appareils électroménagers ;
2 – un format contracté où seules apparaissent les valeurs absolues des indicateurs d'impacts environnementaux ;
3 – un format avec une note globale qui va de A à E accompagnée des indicateurs individuels avec 2 informations : la valeur de l'indicateur et son positionnement sur une échelle de couleur ;
4 – un format avec une note globale chiffre (54 dans l'exemple ci-dessous) et les mêmes indicateurs que pour le format n°3
Au terme de l'enquête, 49% des répondants ont plébiscité l'étiquette n°3, loin devant l'étiquette n°1 qui a récolté 29% des voix. Cette étiquette sera donc testée par certaines des entreprises partenaires auprès de leurs consommateurs ou collaborateurs. Le principe de lecture de cette étiquette est le suivant :
Les résultats sont fournis par année d'utilisation du produit (par exemple 1.95 g équivalent CO2 émis dans l'exemple ci-dessous) et calculés sur l'ensemble du cycle de vie des produits. Cela signifie que sont pris en compte les impacts environnementaux liés à : la production des matériaux et leur mise en forme, les étapes de transport et de fabrication, et la fin de vie du produit. Seule la phase d'utilisation aujourd'hui n'est pas considérée dans le périmètre du calcul autrement que par la durée de vie du produit.
D'ici la fin de l'année, FCBA (http://nf-environnement-ameublement.com/blog/2013/04/09/fcba/) publiera une synthèse sur le retour d'expérience des consommateurs qui auront eu l'occasion de voir cette étiquette en magasin ou sur des sites web marchands.
D'ores et déjà l'implication d'entreprises volontaires permet de dégager un certain nombre de questions et des axes de travail :
Un pré-déploiement est actuellement en cours dans 5 secteurs : l'hôtellerie, l'habillement, l'ameublement, les produits alimentaires et électroniques. Ces opérations constituent autant de terrain d'expérience riches d'enseignements pour améliorer la faisabilité de l'affichage environnemental à grande échelle.
Vision du consommateur
Le 16 mai dernier, le Commissariat Général au Développement Durable (CGDD) et l'Institut National de la Consommation (INC) organisaient un colloque qui a permis de partager différentes expérimentations individuelles et collectives et surtout de mieux appréhender la vision du consommateur. Celui-ci, noyé par les informations environnementales de toutes sortes, cherche des solutions simples pour comparer des produits et orienter ses choix de consommations. Mais les modes de représentations de l'information environnementale peuvent créer des biais sur lesquels il faudra travailler pour permettre d'orienter durablement des choix de consommation.
Pour en savoir plus
Pour retrouver toutes les présentations des intervenants, suivez ce lien :